MédiasLes Chroniques CinémaLA VENUE DE L'AVENIR de Cédric Klapisch

LA VENUE DE L’AVENIR de Cédric Klapisch

Une maison de famille abandonnée et, grâce au cinéma, les souvenirs du passé entrent en résonance avec le présent. L’héritage de nos aïeux est souvent bien plus que des vieilles pierres, comme le cinéma est aussi la suite logique de la peinture et de l’invention de la photographie.

LA VENUE DE L’AVENIR de Cédric Klapisch. France, 2025, 2h04. Festival de Cannes 2025, hors compétition. Avec Suzanne Lindon, Paul Kircher, Abraham Wepler, Julia Piaton, Sara Giraudeau.

Critique de Magali Van Reeth, SIGNIS France

Une quarantaine de personnes, descendants d’une certaine Adèle, sont convoquées par un notaire pour décider du sort de sa propriété, que des promoteurs convoitent. Quatre d’entre eux sont désignés pour suivre le dossier et vider la maison. Sur le ton de la comédie, le réalisateur Cédric Klapisch, offre une nouvelle fois aux spectateurs une histoire autour des liens de famille, famille recomposée, élargie ou choisie. Ou tout ce qui nous lie les uns aux autres.

Dans un scénario sautillant, passant allègrement d’une époque à une autre, le réalisateur fait se répondre les désirs et les questionnements de la jeunesse, notamment à travers le rapport à l’art et à la technologie. Si à la fin du 19° siècle, on se demande ce qui restera de la peinture avec l’avènement de la photographie, au début du 21° siècle, on peut se demander quoi faire de toutes les photos prises en permanence avec les téléphones contemporains.

Sur un ton léger et jouant avec la notion de cliché, Cédric Klapisch reconstitue un Paris de cartes postales anciennes où il s’amuse à croiser Victor Hugo, Monet, Degas ou Nadar. Les grands noms de la culture qui ont laissé une profonde empreinte artistique aux générations suivantes. Pour un cinéaste dont les premiers films mettaient en scène de très jeunes gens tournés vers leur avenir et un nouveau monde à construire – Le Péril jeune en 1994 et L’Auberge espagnole en 2001 – cette notion de transmission est un juste hommage de la maturité. Comme le dit l’un des personnages :  »à regarder vers l’avenir, on oublie le passé ».

Suzanne Lindon interprète la jeune Adèle et autour d’elle, on retrouve des acteurs fidèles au réalisateur, dont Zinedine Soualem, en discret professeur de littérature, et Cécile de France, dans un rôle inhabituel de grande intellectuelle parisienne, un vrai régal ! Une jolie comédie sur la famille et la transmission, qui dévoile subtilement son titre dans les dernières images.

Magali Van Reeth

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