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LE TABLEAU VOLE de Pascal Bonitzer

Dans la maison achetée en viager, un jeune ouvrier découvre un tableau ancien. A t-il de la valeur ? Une comédie enlevée dans le monde commercial de l’art, des faussaires et de l’argent.

LE TABLEAU VOLE de Pascal Bonitzer. France, 2023, 1h31. Avec Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, Louise Chevillotte. Présenté aux Rencontres du Sud Avignon 2024.

Critique de Magali Van Reeth, SIGNIS France

Ce nouveau film de Pascal Bonitzer est une comédie réjouissante, interprétée par de grands acteurs qui prennent plaisir à jouer dans cette enquête artistique, pleine de rebondissements et de suspens. Le séduisant Alex Lutz joue André Masson, commissaire-priseur imbu de lui-même, tout en sachant qu’il doit tout accepter de potentiels clients. C’est sans doute pour cela qu’il est méprisant avec sa jeune stagiaire (Louise Chevillotte), pleine de répartie. Il est plus complice avec son ex-femme et partenaire commerciale, Léa Drucker.

Alerté par une notaire de province (Nora Hamzawi), il doit expertiser un vieux tableau qui pourrait être une œuvre d’Egon Shiele. Si c’est un vrai, confisqué par les nazis à ses propriétaires pendant la Seconde guerre mondiale, c’est une découverte qui va mettre en émoi le monde des richissimes collectionneurs et leurs valets. Si c’est un faux, cela aura déclenché une belle pagaille dans ce même monde.

Il y a un parallèle entre deux univers qui s’ignorent, celui d’en bas où on a du mal à atteindre la fin du mois, où on achète une petite maison en viager mais où on veut continuer à vivre sans ostentation. Et celui de tout en haut, celui du commerce des œuvres artistiques, des collectionneurs aux moyens financiers presque indécents, où un commissaire priseur est fier de sa coûteuse voiture, de la décoration de son appartement, comme de la finesse de ses cravates.

Le scénario s’amuse à bien camper les personnages, même les plus secondaires, rythme le récit avec de nombreux rebondissements, s’amuse à sauver presque tous les protagonistes. On déambule dans les coulisses des marchands d’art avec un vrai plaisir de cinéma.

Magali Van Reeth

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