S’inspirant du parcours d’une scientifique anglaise ayant vraiment existé et travaillé au 19° siècle, ce film d’animation, aux décors soignés, montre la ténacité d’une jeune fille passionnée par les fossiles et les découvertes ouvrant de nouveaux horizons.
MARY ANNING de Marcel Barelli. Suisse/Belgique, 2025, 1h12. Film d’animation, à partir de 6 ans. Festival international du film d’animation d’Annecy 2025.
Critique de Magali Van Reeth, SIGNIS France
C’est une époque rude pour les enfants de ce village de pêcheurs, près des falaises du sud de l’Angleterre. Les artisans gagnent difficilement de quoi assurer le quotidien de leur famille, comme les parents de Mary. A l’école, les enfants se moquent de ceux qui sont différents et le maître est un pasteur dont le seul enseignement se base sur une lecture rétrograde de la Bible. Heureusement Mary partage la passion de son père pour les fossiles qu’ils cherchent et découvrent au pied des falaises.
Dans des décors aux aplats superbes, les dessins à l’aquarelle permettent de donner au ciel et à la mer une délicate transparence, aux teintes toujours changeantes, que l’encre noire vient assombrir les jours de pluie et de tempête. Les tempêtes que doit affronter Mary ne viennent pas seulement du ciel mais aussi des réactions encore rétrogrades des adultes qu’elle côtoie et des railleries des autres enfants de l’école.
Le récit est raconté de façon linéaire, avec une simplicité accessible à tous les publics. Quelques scènes oniriques permettent de comprendre les états d’âme de Mary, ou lui servent d’intuition dans sa quête d’un fossile exceptionnel. Le trouver, c’est assurer à sa famille de rester dans leur maison. Parfois arrogante, Mary apprendra à se rapprocher des autres, et avec leur aide, réussir sa quête.
Aux jeunes enfants toujours passionnés par l’origine du monde et les dinosaures, Mary Anning est une façon ludique de répondre à de nombreuses questions sur l’évolution du monde animal et nos espèces. Tout en rappelant le difficile combat des savants contre les courants religieux qui, hier comme aujourd’hui, confondent les textes de la Bible et des autres livres religieux, avec des manuels scientifiques. L’animation et l’humour permettent de temporiser la gravité des sujets évoqués, y compris la mort du père, et le film est avant tout le récit d’une belle aventure, où une jeune fille de 12 ans, accompagnée d’autres enfants, réalise son rêve le plus cher.
Magali Van Reeth