Derrière les rêves de football des petits garçons, il y a tout un monde où l’argent, le pouvoir et les négociations font et défont les carrières des meilleurs espoirs pour satisfaire l’appétit des grands clubs professionnels.
LES ARENES de Camille Perton. France, 2024, 1h34. Avec Iliès Kadri, Sofiane Khammes, Edgar Ramirez
Critique de Magali Van Reeth, SIGNIS France
Le film s’ouvre sur la fête organisée pour les 18 ans de Brahim (Iliès Kadri), jeune footballeur talentueux. Il est Lyonnais et évolue dans le grand club de la ville, espérant soit être titularisé, soit être repéré par un agent et acheté par un autre grand club international. Issu d’une famille modeste, Brahim est tout entier à sa vocation et à ses entraînements, rêvant aussi d’offrir à ses parents un beau logement.
Pour l’instant, son cousin Mehdi (le toujours juste Sofiane Khammes) est son agent et c’est avec précaution qu’il ouvre la porte de l’univers dangereux des négociations. Ensemble, ils vont découvrir tout un monde où les sentiments n’ont pas leur place, et peut être pas le sport non plus.
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice Camille Perton a choisi un sujet original, qu’elle traite avec subtilité, loin des clichés habituels du monde du football. Il y a peu de match sur la pelouse mais beaucoup d’affrontements dans des salles de réunion aussi luxueuses qu’anonymes. Elle sait rendre accessible la complexité des tractations entre clubs et agents, tout en maintenant le suspens jusqu’au bout. Au second plan du récit, des scènes d’ambiance très réussies, comme celles avec la famille de Brahim, famille française typique entre célébration au champagne et chansons populaires.
A plusieurs reprises, la mise en scène ouvre de fausses piste dans lesquelles le spectateur veut s’engager, à l’image des négociations entre agents et directeurs de club, à la fois tendues et sournoises où l’enjeu n’est pas toujours celui qu’on croit. Les Arènes est l’histoire d’un jeune homme aux rêves de réussite sportive qui apprendra à ses dépends que le bonheur n’est pas toujours là où on l’avait mis.
Magali Van Reeth