Ils ne sont pas si nombreux les groupes à pouvoir prétendre au Panthéon du rock. Led Zepplin est de ceux-là. Ce documentaire leur rend hommage à travers de nombreuses images d’archives de leurs concerts et d’autres plus personnelles. La musique et la scène sont au cœur du film.
BECOMING LED ZEPPELIN de Bernard MacMahon. Grande-Bretagne, 2025, 2h01. Documentaire.
Critique d’Anne Le Cor, SIGNIS France
C’est la première fois que les membres du groupe autorisent une biographie et y participent directement, face caméra et avec leurs propres mots, plongeant dans leur mémoire pour retrouver ce qui fit la substantifique moelle de leurs débuts et de leur fulgurante ascension.
Comme tous les grands du rock, ils sont quatre : Jimmy Page à la guitare, John Paul Jones à la basse, John Bonham à la batterie et Robert Plant au chant. À eux quatre ils forment Led Zepplin, le groupe précurseur du heavy metal et du hard rock.

Avant de devenir des légendes, c’était juste des gamins de l’après-guerre, dans une Angleterre meurtrie et en pleine reconstruction. Le pays leur semblait triste et la scène musicale terne. Un souffle nouveau, venant d’Amérique, va bientôt tout changer : le rock’n’roll. Des chanteurs anglais se mettent à imiter Elvis Presley et à se déhancher à la guitare. Pour les quatre garçons de la banlieue de Londres, c’est tout un monde qui s’ouvre à eux.
Le film retrace leur enfance, souvent heureuse, et leur attrait, dès le jeune âge, pour la musique. Jimmy Page, devenu le leader et fondateur du groupe, joue le la guitare dans différents groupes. Il est repéré sur scène par des producteur qui lui proposent de devenir accompagnateur et de faire des enregistrements en studio. Il se retrouve, entre autres, aux côtés de Shirley Basset quand elle interprète Goldfinger à la télévision.
Son premier groupe sérieux est les Yardbirds, c’est là qu’il rencontre les trois autres et s’essaye à l’improvisation sur scène. Quand le groupe se sépare, ils forment Led Zepplin. Nous sommes en 1968 et leur ascension est tout aussi éclatante qu’inattendue. À peine un an plus tard, ils sont devenus le premier groupe mondial. Le film s’arrête là d’ailleurs, car la suite appartient à l’histoire.
Le groupe reste actif jusqu’en 1980, date de la mort du batteur, John Bonham. Il reste de lui quelques interviews radio, retrouvées pour l’occasion et le son de sa voix fait apparaître un sourire nostalgique sur le visage des trois autres membres du groupe. Ils se confient souvent seuls face à la caméra et montrent un air apaisé de papys du rock toujours étonnés de l’incroyable histoire qui leur est arrivée. De Sex, drugs and rock’n’roll il n’est guère question, ils ne veulent retenir que les performances musicales psychédéliques qui ont fait de Led Zepplin un groupe iconique.
Les images de leurs tout premiers concerts en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis d’Amérique sont souvent inédites et montrent toute l’intensité de ces musiciens hors pairs une fois sur scène. Le réalisateur britannique, Bernard MacMahon, a préalablement produit une série documentaire sur la musique américaine du 20ème siècle et sa passion est palpable à l’écran. L’intérêt pour le groupe ne retombe jamais grâce à une narration construite habillement entre la musique omniprésente et des images d’archives personnelles qui replacent l’explosion du groupe dans le contexte historique mondial, faisant de Becoming Led Zepplin une allégorie des années 1960, ère glorieuse du renouveau et de la domination anglo-saxonne.
Anne Le Cor